Le point de départ de ce
colloque est né des questionnements de Remi Auburtin, architecte et ancien
directeur du CAUE, (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement) dans
le cadre des actions qu’il a pu mener au sein de la structure que je préside. J’ai
immédiatement adhéré à ce projet auquel se sont associés l’ADEME et l’AUDEG,
puis la DEAL, le CNFPT, Le CROAG et l’EPAG.
À un point crucial de leur
essor, les villes guyanaises se trouvent face à de multiples questions posées
quant au cadre de vie qu’elles proposent aux habitants mais aussi aux générations
futures. Aucun de ces territoires n’est resté indemne à l’issue des puissantes
vagues de développement qu’ils ont subies au cours des trente dernières années.
Si tous se modernisent, leur développement mal ou peu programmé entraîne du désordre,
du gaspillage de terrain, et de nombreuses nuisances induites.
L’époque des bourgades
coloniales cintrées dans leur damier d’origine est révolue depuis longtemps. À
l’affût de toute terre à aménager, l’habitat guyanais se disperse.
Il s’épanouit dans un étalement
urbain qui aboutit peu à peu à des conurbations linéaires dont la faiblesse en
infrastructures amène beaucoup d’incohérence.
La Guyane formée de 22
communes et de 4 intercommunalités est au centre de cette rencontre, au cours
de laquelle élus, députés, sénateurs, auront à exprimer leurs points de vue au
contact d’intervenants élus et professionnels. Ce colloque revêt une dimension
internationale puisqu’il intègrera des exposés et échanges sur les processus à
l’œuvre, dans d’autres territoires de la bande intertropicale.
L’espace social des villes
guyanaises est un véritable melting-pot. Chaque population a sa façon d’appréhender
l’espace, de construire son habitat et d’y circuler pour y travailler. En ce
sens, les villes de cette région française sont ancrées dans la réalité sud-américaine.
Planifier la ville guyanaise est donc urgent, dans un contexte en mutation et
de forte pression démographique : l’enjeu majeur est de définir les
fondamentaux qui permettront un développement endogène durable.
Un des objectifs de cette
rencontre, est l’élaboration à l’issue des débats d’une charte énonçant les
grands principes en matière d’aménagement et d’urbanisme, laquelle fera l’objet
d’une signature par les 22 maires de Guyane.
Patrice CLET
Président du CAUE de Guyane
Conseiller Général du canton
de Sinnamary - St Elie
Colloque Villes équatoriales durables guyanaises: quelles perspectives?